Poser le cadre à son enfant sans tomber dans la justtification ni la logorrhée, un peu de psy

09/07/2016 00:00

 

Un enfant a besoin de l'adulte pour mettre en mots ce qu'il ressent et se sentir entendu dans ce qu'il exprime. C'est essentiel et primordial.

Il s'agit de reconnaitre les émotions de votre enfant. C'est réelement difficile à vivre émotionnellement de ne pas pouvoir obtenir la satisfaction immédiate, selon l'âge de votre enfant, alors qu'auparavant ce genre de problème n'existait pas. Cela n'était pas la préoccupation du moment puisqu'il n'avait pas encore les fonctions locomotrices lui permettant d'avoir accés à l'autonomie de son corps et à cette nouvelle maturité.

Passé la première année de fusion avec sa mère, c'est reconnaitre que pour un enfant qui a tout à découvrir du monde, à être dans un premier temps en prise avec son monde pulsionel pour ensuite dépasser ce stade et arriver au stade supérieur (vers 3 ans) où il aura la capacité, grâce aux adultes, de déplacer ses pulsions ailleurs (en les sublimant), ce n'est pas facile à éprouver du tout, à traverser. Ca demande l'aide de son parent car l'enfant est soumis à son registre pulsionnel qui le traverse, qu'il ne sait pas gérer et qui lui fait peur en partie si l'adulte n'intervient pas.

 

Il a simplement besoin de vous pour accuser réception de ce qu'il vous montre de ses émotions, de ce qu'il exprime.

Il a le droit légitime d'être en colère quand vous lui posez la limite puisque c'est ce qu'il ressent. Il a le droit de pleurer puisque c'est ce qui le traverse.

Il n'a pas à être jugé pour cela puisque c'est une émotion. Elle est là et le traverse. Laissons lui la possibilité d'exprimer ce qui lui est difficile émotionnelement et accompagnons le par les mots pour lui permettre de comprendre qu'il n'est pas nié dans ce qu'il vit et arriver ainsi à dépasser cette étape parce qu'il aura été entendu là dessus.

Il a besoin que vous le preniez en compte, ce n'est ni banaliser ni dramatiser, encore moins se moquer (ce qui est la pire des attitudes pour un enfant qui, lui, vit réélement la souffrance).

Une fois qu'il aura entendu ce qui n'était pas permis, car vous aurez pris le temps de lui dire suffisamment les autres fois pour que vous sentiez que cette fois ça devient de l'ordre du test, vous n'avez pas besoin de lui raconter tout votre cheminement de pensée.

Il sait que ce n'est pas permis à présent mais attend de vous que vous lui apportiez les repères nécessaires à sa construction en lui confirmant qu'il est bien dans la zone à ne pas dépasser, dans laquelle il n'est pas autorisé à aller, que vous êtes bien là présent, que vous le rassuriez sur le fait que vous savez poser le cadre qui le structure, que vous restez vigilant et présent à votre rôle, que vous êtes au clair en lui posant la limite ou l'interdit.

 

Par contre, cela nécessite que vous lui posiez le cadre clairement. Il n'a surtout pas besoin que vous justifiez sans cesse votre déçision ou votre limite posée, ni que vous en détailliez toute votre démarche qui vous a amené à poser cette limite ou interdit. Ce serait aller à l'encontre de ce dont il a profondément besoin...c'est à dire que vous l'aidiez à l'arréter de suite (rééllement, physiquement et en posant l'interdit sur un ton ferme et déterminé) dans son élan pulsionnel qu'il ne peut pas maitriser seul au début (étape de son développement qui va jusqu'à ses 3 ans). 

Parler à votre enfant, chercher à l'accompagner là dedans est la phase qui vient après avoir posé la limite, pas en même temps. Il a besoin d'abord de comprendre nettement que ce n'est pas autorisé, pas de rentrer dans un dilalogue voir monologue.

 

Dépasser le stade des pulsions incontrolables, ça s'apprend avec le temps et les expériences et ça passe par ses parents. Pensez que vous récolterez les fruits de cette attittude constructive (pas toujours évidente à tenir selon les histoires des parents) lorsqu'il aura dépassé ce stade et vous pourrez passer alors à un autre mode plus serein. Grâce à ce que vous semez, vous récupérez ensuite avec votre enfant les bénéfices.

Ca passe par la nécessaire autorité de son père qui pose le cadre sans tergiversser ni en culpabiliser. Cela rassure profondément l'enfant qui peut enfin passer à autre chose. Cette représentation du père qui symbolise la loi et pourra être représentée par les mots de la mère, faisant référence au père, en son abscence. Elle pourra alors s'appuyer dessus.

Le cadre est important pour l'évolution de sa construction émotionnelle et psychique.

Ce cadre apporté par ses parents le guide dans ses apprentissages de la vie et lui apporte une structure psychique nécessaire à son épanouissement aujourd'hui et surtout ultérieurement pour sa vie d'adulte. C'est une structure qui lui permettra de se sentir solide en lui malgré les alléas de la vie car il aura reçu cette solidité de ses parents sur laquelle il a pû compter.

 

Parler pendant des minutes sans fin de la limite ne lui apporte rien de compréhensible par rapport à ce qui le pousse dans son monde interne à tester vos limites, à chercher les repères.

Poser la limite et associer le geste à la parole aidera votre enfant à en comprendre le sens car un enfant a besoin des deux, la parole associée à l'intervention physique de l'adulte par le geste qui déplace et accompagne l'enfant dans sa compréhension du monde.

Poser le cadre de manière déterminée sur un ton plus ferme qu'à l'habituel ne veut pas dire non plus rentrer dans une colère après lui et lui crier dessus. Ce serait aussi préjudiciable que de le laisser seul gérer ses pulsions.

Sans un cadre, un enfant reste angoissé. C'est destructurant pour un enfant.